5 Avril 2019
Argonne
Je travaille à plein temps, amour, dans ton Argonne
De tes peurs, l'indispensable bouclier
Mon vieux désir rodé comme une langue morte
Acajou, incomparable mobilier
Il faudrait mériter dans le genre agricole
Etre brave jusqu'à Pâques, jusqu'à la Trinité
Comprendre ces baisers comme rappels à l'ordre
Ces mots doux comme limite
De tout ce qu'on peut espérer
Mais c'est l'amour qui soupire, bébé à ta porte
Pas le frère, pas le confident, pas l'amitié
Pour finir faut-il que je me désabonne
Que je m'en tienne à la cave ou au grenier
Tu me dis: « Vieux démons, complexité, névrose.»
Tu me dis: « Quand tout ceci, quand tout cela, sera réglé.»
Souhaites-tu en secret que cet hymen avorte
Est-ce un fardeau, en serais-tu soulagée
Attends-tu un miracle, l'attends-tu quelque automne
L'attends-tu de quelque moine, de quelque fée
Désolé, amour, je ne suis ni l'un ni l'autre...
Alain Bonnefont